En souvenir de Gérard Chanut (1946-2023)
Président des Amis du site abbatial de Saint-Michel (2001-2023)
Fidèle à son principe original de journées complètes de musique baroque au début de l’été, le festival propose en 2024 un nouveau parcours de cinq dimanches et de douze concerts. Deux ou trois programmes par date, organisés autour de thématiques différentes, une rencontre et des échanges avec les artistes, ainsi que la possibilité de déjeuner sur place, fondent l’identité d’un projet ambitieux qui trouve un écrin idéal dans l’exceptionnel site abbatial. Si l’orgue historique Jean- Boizard (1714), ornant la tribune occidentale depuis plus de 300 ans, a suscité l’idée du festival, il prend place aujourd’hui dans un ensemble principalement nourri de programmes vocaux et instrumentaux, sacrés ou profanes. Cette édition témoigne à nouveau de cette orientation et la présence de Marc Minkowski et des Musiciens du Louvre, avec Marina Viotti, mais aussi celles de Christina Pluhar, Julien Chauvin, Vincent Dumestre, Patricia Petibon etc., confirment l’ambition artistique élevée du projet. Le programme 2024 confirme en outre, au-delà de son rayonnement national et international, la dimension territoriale départementale de ce projet musical. La présence habituelle de Fabio Bonizzoni et de La Risonanza s’appuie sur une action pédagogique régulière menée parallèlement en direction des conservatoires et écoles de musique. Celle de Julien Chauvin et du Concert de la Loge procède par ailleurs d’une résidence artistique en développement qui s’exprime du nord au sud de l’Aisne. Le festival se place ainsi au carrefour des réalisations de l’ADAMA* qui en assure la direction artistique, dans le cadre de son projet musical global. C’est le sens de sa participation au programme engagé l’an dernier à Plomion autour du patrimoine singulier des églises fortifiées de Thiérache, poursuivi cette année le 5 mai dans l’église fortifiée restaurée d’Esquéhéries, avec l’Ensemble Gilles Binchois. Accueilli par la Ville de Saint Michel en Thiérache, propriétaire du site, grâce à l’aimable accord du clergé, le festival s’appuie sur l’Association des Amis du site abbatial et constitue l’événement baroque du nord de la France. Il est ancré au coeur du dispositif musical conduit et soutenu par le Conseil départemental de l’Aisne avec l’ADAMA, notamment grâce aux concours publics principaux de l’État, du Département, de la Ville, de la Région Hauts de France et des mécènes.
*Association pour le Développement des Activités Musicales dans l’Aisne.
Fidélités artistiques et nouveautés vont à nouveau marquer cette année le Festival de l’abbaye, autour de programmes toujours diversifiés. La présence régulière de Julien Chauvin et de son Concert de la Loge souligne ainsi un partenariat régulier avec l’Adama, soutenu par l’État et le Département. S’exprimant aussi en collaboration avec la Cité de la musique et de la danse de Soissons, comme avec le Centre de musique baroque de Versailles, il confirme désormais la place de cet artiste parmi les acteurs structurants du projet musical départemental.
François Rampelberg
Président de l’ADAMA
Vice-président du Conseil départemental de l’Aisne
Avec sa XXXVIIIe édition, le Festival confirme son projet de rayonner dans l’Aisne au-delà du programme proposé dans le site abbatial au mois de juin. Il participe ainsi en amont, avec l’Adama, à la mise en valeur musicale d’églises fortifiées de Thiérache restaurées, comme cette année à Esquéhéries après celle de Plomion l’an dernier. Il promeut aussi désormais plusieurs concerts en saison autour du clavecin dans des lieux patrimoniaux de Laon, Saint-Quentin et Soissons, en partenariat avec les services culturels de ces villes. Je me réjouis donc de ce déploiement territorial qui est un gage de renouvellement du festival, dont le Conseil départemental demeure le premier soutien.
Nicolas Fricoteaux
Président du Conseil départemental de l’Aisne
Les travaux de sauvegarde du logis des hôtes et de rénovation du parvis et des emmarchements de l’abbaye de Saint-Michel-en-Thiérache sont désormais achevés grâce aux concours financiers de l’État, du Département de l’Aisne, de la Région Hauts-de-France, de la commune de Saint-Michel, de la Fondation du Patrimoine et de la souscription de particuliers. Votre fidélité au festival de musique ancienne et baroque de l’Abbaye de Saint-Michel-en-Thiérache a nourri notre volonté commune d’améliorer les conditions d’accueil et nous vous en remercions. À l’occasion de l’édition 2024, vos avis et suggestions nous seraient précieux pour poursuivre l’oeuvre entreprise et alimenter ainsi la définition du projet de développement du site abbatial. Cette édition 2024 nous réserve des moments musicaux de haute qualité et des rencontres conviviales grâce à l’action déterminée de l’ADAMA et à la pugnacité des amis du site abbatial qui ont à surmonter la douloureuse disparition de leur président si dévoué à cette abbaye. Je vous remercie de votre soutien sans faille.
Thierry Verdavaine
Maire de Saint-Michel
Catherine Trottmann, soprano
Il Caravaggio
Camille Delaforge, clavecin et direction
A.Vivaldi
La farfalletta s’aggira al lume / Il povero mio cor
G.F. Händel
Lucrezia
De lagune en palais florentin, les cantates profanes du prêtre roux et du jeune Händel, entre substitut d’opéra et divertissement princier. Le lyrisme et la théâtralité de pages où le génie mélodique le dispute à l’alacrité rythmique, et la vélocité vocale à l’expression intime. Avec Lucrezia, l’une des pages italiennes les plus dramatiques et spectaculaires de Händel, sous le signe des vocalises et de la furore.
En partenariat avec le Festival de musique ancienne et baroque de l’abbaye de Saint-Michel en Thiérache et en complément de son programme.
Guilhem Terrail I David Sagastume, contreténors
Vincent Lièvre-Picard I Ivo Haun de Oliveira
Matthieu Romanens, ténors
Dominique Vellard, ténor et direction
Emmanuel Vistorky I Cyril Costanzo, basses
Autour de Claudin de Sermisy, chanteur qui servit à la chapelle de Louis XII et de François 1er, l’ordonnance du rite et de la beauté de musiques de déploration, en écho aux temps de guerres qui dévastèrent la Thiérache. Des artistes d’origine française et franco-flamande, évoluant en Italie et en France aux confins des régions du nord, de la Champagne et de la Picardie, dont les oeuvres aux sonorités épanouies reflètent l’idéal des musiciens de la Renaissance.
Marina Viotti, mezzo-soprano
Les Musiciens du Louvre
Marc Minkowski, direction
George Frideric Händel
Airs extraits des oratorios et des opéras Esther,
Deborah, Theodora, Alexander Balus,
Hercules, Serse, Alcina, Ariodante, Radamisto
Concerti grossi op.3
Marina Viotti et Marc Minkowski au sommet de la musique dramatique et instrumentale de Händel. L’écho de certains des chefs-d’oeuvre destinés au public londonien du King’s Theatre, de la Royal Academy of Music ou de Covent Garden, dans le registre de l’opéra italien comme dans celui du nouvel oratorio anglais. En alternance avec quelquesuns des concerti grossi les plus aboutis, un florilège d’airs nourris de scènes bibliques ou héroïques, pour rêver de révoltes et de victoires.
Le Concert de la Loge
Emöke Baráth, Maddalena
Catherine Trottmann, Angelo
Lucile Richardot, Cleofe
Emmanuel Gonzalez-Toro, San Giovanni
Robert Gleadow, Lucifero
Julien Chauvin, violon et direction
G.F.Händel
Un oratorio fabuleux pour Pâques 1708 au palais Bonelli, lors du séjour romain d’un jeune et brillant Händel, protégé du cardinal Ruspoli. L’arsenal théâtral d’un véritable opéra, sans le nom ni la mise en scène d’un genre alors frappé d’interdiction papale. L’histoire de la Passion et de la Résurrection alternant récitatifs et arias, servis par un orchestre châtoyant et une invention mélodique inépuisable, témoignages d’un talent dramatique en plein essor.
Cantoria
Inés Alonso I Marta Redaelli, sopranos
Oriol Guimerà, alto
Jorge Losana, ténor et direction artistique
Gerson Coelho, ténor
Victor Cruz, basse
Andrés Murillo, Ignacio Ramal, violons
Marc de la Linde, viole de gambe
Joan Segui, clavecin
C. Monteverdi
Madrigaux pour 6 voix, 2 violons,
Viole de gambe, Violone, Théorbe et Clavecin
Hor che’l ciel e la terra – Ecco mormorar l’onde – Zefiro torna –
Sfogava con le stelle – Lamento della Ninfa – Volgendo il ciel per l’immortal sentiero…
La quintessence du sentiment de nature à travers le génie de Monteverdi, en un florilège de madrigaux, des premiers livres aux Madrigaux guerriers et amoureux. Un arc-en-ciel d’émotions poétiques et musicales, servies par la magie de métaphores empruntant à la terre et au ciel. De murmure de l’onde en zéphyr, de nymphe en étoiles, le souffle d’une inspiration au sommet.
Amarillis
Patricia Petibon, soprano
Héloïse Gaillard, direction artistique
M. A Charpentier – M. Marais – J.F. Rebel – J.M. Leclair
Autour des destins de Médée et de Circé, les maléfices des plus cruelles héroïnes de l’opéra baroque français, servis par l’éblouissante Patricia Petibon. Une sensibilité hors du commun et une riche palette expressive pour incarner ces rôles animant la mythologie gréco-romaine, de déesses attachantes ou coupables en figures chimériques. Toutes les facettes d’un genre fameux de représentation des conflits divins et terrestres.
La Risonanza
Federica Napoletani, soprano
Angela Hyun Jung Oh, alto
Matteo Magistrali, ténor
Alberto Spadarotto, basse
Iason Marmaras, baryton
Fabio Bonizzoni, clavecin et direction
H. Purcell / extraits de King Arthur – Fairy Queen
J. Eccles / extraits de Sémélé
D’intrigues amoureuses en sorts mythologiques, le baroque anglais immergé dans un monde d’enchantements. Du fameux « air du froid » de King Arthur, à l’univers magique de Fairy Queen, une exploration musicale et théâtrale de mondes merveilleux. Dans le sillage de Purcell, la Sémélé foudroyée par Zeus de John Eccles, grand compositeur oublié du théâtre de la Restauration.
Le Poème Harmonique
Solistes et orchestre
Vincent Dumestre, direction
Juan del Enzina et les musiciens du Siècle d’or espagnol
Villancicos, romances, tonos humanos, jacaras et chacona
Les accents populaires confondus de musiques sacrées ou de rue, dans les zones d’influence de la culture hispanique des XVIe et XVIIe siècles. Un art de transmission et de métissage nourri par les missions ibériques jusqu’auprès des populations amérindiennes. Du chant à la danse, de la cour à la ville, la noblesse d’un deuil ou l’allégresse villageoise d’une fête maritale, à travers des oeuvres emblématiques aux styles multiples, pour voix d’hommes.
Paolo Zanzu, clavecin
D. Scarlatti – A. Soler
De Madrid à l’Escurial, la profonde inspiration et la singulière virtuosité d’un art accompli du clavecin. A travers les sonates de Scarlatti et du Padre Soler, une symbiose des caractères populaires et savants, de l’invention mélodique et de la danse, mais aussi un emprunt aux manières comme aux rythmes de la guitare ou de la vihuela. Une culture espagnole sublimée jusqu’au paroxystique Fandango d’Antonio Soler.
L’Achéron
Luanda Siqueira, soprano
François Joubert-Caillet, dessus de viole et direction
Julie Dessaint, violone
André Henrich, théorbe et guitare
Pernelle Marzorati, harpe
Manon Duchemann, percussions
Sur les traces des navigateurs portugais
Airs, Villancicos et chansons
d’Amérique, d’Asie et d’Afrique
Les univers musicaux de la diaspora portugaise, disséminée à travers le monde dès le XVe siècle dans le sillage des explorateurs. Les creusets multiples de cultures hybrides, fusion des particularités autochtones et de l’influence des pionniers. Du Brésil au Cap-Vert, du Timor à l’Afrique du sud, un brassage de mélodies chinées et de rythmes inouïs, entre profane et sacré, portés par l’Achéron et la voix chaleureuse de la brésilienne Luanda Siqueira.
Ugo Gianotti, violon
Emmanuel Arakelian, organiste titulaire de l’orgue historique de la Basilique du Couvent Royal de Saint-Maximin la Sainte-Baume
J.S. Bach – N. de Grigny –
J.H. Schmelzer – G. Muffat
Sonates, suites et chorals pour la Semaine sainte
Des tribunes françaises au culte réformé de Leipzig, la spiritualité d’une inspiration au plus haut niveau de réalisation musicale. Du clavier à l’archet, des Livres d’orgue empreints de mélodie grégorienne aux pages nourries de choral luthérien, une production sublimée en un prestigieux héritage artistique.
Les Épopées
Claire Lefilliâtre, soprano
Agnès Boissonnot-Guilbault, basse de viole
Pierre Rinderknecht, théorbe
Stéphane Fuget, clavecin et direction
G. Frescobaldi – T. Merula – G. Kapsberger – L. Rossi
Les poignants accents de l’Italie du Seicento pour peindre l’affliction de Marie et de Marie-Madeleine, du deuil à l’espoir. L’immense éventail expressif d’une musique de passions qui touche au coeur. Au-delà du sentiment marial, la puissance émotive de pages qui chantent les larmes des femmes devant les tombeaux.
L’Arpeggiata
Malena Ernman, mezzo-soprano
Christina Pluhar, conception, arrangements, théorbe et direction
Doron Sherwin, cornet à bouquin
Margherita Pupulin, Franciska Anna Hajdu, violons
Anna Nowak, alto
Diana Vinagre, violoncelle
Josep Maria Marti Duran, théorbe et guitare
Leonardo Teruggi, contrebasse
David Mayoral, percussions
Dani Espasa, orgue et clavecin
F. Cavalli – G. Kapsberger – H. Purcell
F. Gasparini – G.F. Händel – T. Arne
A. Vivaldi – A . Steffani
Airs, chants traditionnels et répertoire instrumental
Un hymne à la nature imaginé par Christina Pluhar avec l’inclassable mezzosoprano suédoise Malena Ernman, pour un programme exposé aux quatre vents ! Un cocktail dont l’Arpeggiata a le secret, de grondements des mers en canarios ensoleillés, de coucous en rossignols, de murmures en tempêtes. Entre répertoire et musiques traditionnelles, un flamboiement vocal et instrumental sous le signe de la terre nourricière.